La vie, la mort

La vie ne peut admettre un au-delà d'elle-même : un au-delà de la vie est une impossibilité logique puisque la vie est éprouvée par un vivant qui ne se distingue pas de sa propre vie. Comment comprendre que ma vie puisse être devant moi, pire encore au-delà de moi ?

Doit-on alors affirmer que la vérité de la vie est d'exclure l'au-delà ? Sans nul doute la réponse est  affirmative puisque l'au-delà de la vie est une notion sans objet, un flatus vocis. Lorsque nous ne tenons pas au temps présent, nous perdons notre vie : " Nous ne nous tenons jamais au temps présent. Nous anticipons l'avenir comme trop lent à venir, comme pour hâter son cours ; ou nous rappelons le passé, pour l'arrêter comme trop prompt : si imprudents, que nous errons dans les temps qui ne sont pas nôtres, et ne pensons point au seul qui nous appartient ; et si vains, que nous songeons à ceux qui ne sont plus rien, et échappons sans réflexion le seul qui subsiste." Pascal Pensées Brunschvicg 172 / Lafuma 47 

Il y a peut-être lieu de distinguer l'au-delà de la vie et la vie de l'au-delà : il n'est pas aussi contraire à la raison de penser une vie qui se prolonge que de penser une vie au-delà d'elle-même. L'impossibilité de penser un au-delà de la vie éclaire en retour la possibilité logique d'une vie au-delà de la mort : cette notion n'est pensable qu'à la condition de considérer qu'une identité subjective se maintient entre l'ici-bas et l'au-delà. La pensée chrétienne énonce pour cela la résurrection de la chair.

La vie sans au-dela docx